La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l'archéologie, est un ouvrage de synthèse d'
Israël Finkelstein et
Neil Asher Silberman, d'abord paru en anglais en 2001 sous le titre de (
The Bible Unearthed). Traduit en
Français dès
2002, il présente le résultat de recherches archéologiques permettant, selon les auteurs, d'éclairer les événements rapportés par la
Bible. Il a été complété en 2006 par un second ouvrage,
Les Rois sacrés de la Bible, À la recherche de David et Salomon , qui rend compte de datations au carbone 14 réalisées postérieurement.
Présentation de l'ouvrage
Il s'agit d'un ouvrage scientifique sur des données
archéologiques récemment « tirées de terre », d'où le terme
unearthed dans le titre original, littéralement « La Bible exhumée ». La traduction française a préféré le mot « dévoilée ». Le livre offre la synthèse d'un nombre important d'articles scientifiques publiés dans des revues professionnelles à comité de lecture, tant par les auteurs eux-mêmes que par leurs collègues, abondamment cités. L'ouvrage discute en détail les travaux de 15 archéologues reconnus, et, tout aussi en détail, de 6 biblistes reconnus. Un double DVD de quatre heures a été tiré du livre, à vocation pédagogique, comme en témoigne le choix fait par
Arte et
France 5 d'en donner plusieurs diffusions à des heures de grande audience, deux ans de suite, à l'occasion des fêtes de Noël.
On trouvera ci-dessous un résumé précis de cet ouvrage, en respectant le découpage et les titres des chapitres, qui sont placés entre guillemets. Dans ce résumé, l'accent est mis sur le contenu proprement archéologique, celui qui a fait l'objet des publications scientifiques professionnelles, en passant rapidement sur les développements bibliques, qui sont en marge de l'archéologie et qui, pour cette raison, n'ont pas fait l'objet de publications professionnelles. En quelques endroits, lorsque le second livre des auteurs reprend un même sujet en l'approfondissant ou en modifiant certains points, la version du second livre est présentée avec ses références. Quelques compléments d'information sont donnés en note, en utilisant à des fins d'actualisation des sources secondaires postérieures à la rédaction du texte.
Résumé du contenu de l'ouvrage
« Remerciements », « Prologue », « Introduction »
- Cette section concerne le contenu des pages 1 à 37. Les titres entre guillemets sont ceux des auteurs.
Les remerciements des auteurs s'adressent aux professeurs David Ussishkin et Baruch Alpern, codirecteurs des fouilles de Megiddo, ainsi qu'aux professeurs Nadav Naaman et Jack Sasson.
L'intention du livre est d'éclairer le lecteur sur l'histoire de l'ancien Israël et la naissance de son écriture sacrée, sur les découvertes archéologiques les plus récentes, inconnues hors du cercle des experts.
L'ouvrage est consacré aux livres dits "historiques" de la Bible hébraïque (Torah et premiers prophètes), jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem. Il considère comme admise l'l'existence de sources distinctes composées à différentes époques et dans des lieux différents : source "J" dite "yahviste", source "E" dite "élohiste", source "D" dite "deutéronomique", source "P" dite "prêtres", source "R" dite "rédacteurs", la dernière "rédaction" étant postexilique.
Les auteurs reprochent aux premiers archéologues à partir de 1900, tels William F. Albright, de n'avoir recherché en chaque découverte qu'une illustration du texte biblique, et d'avoir pris les récits historiques de la Bible à la lettre : on a appelé cette façon de faire larchéologie biblique. Ce n'est qu'à partir de 1970 que les méthodes qu'ils préconisent, relevant des sciences sociales, se sont peu à peu imposées. Si aucun archéologue ne nie que nombre de légendes, de personnages et de fragments de récits de la Bible remontent fort loin dans le temps, il reste que la rédaction de la Bible s'est faite dans les circonstances politiques, sociales et spirituelles d'un État pleinement constitué, avec une alphabétisation répandue, à l'apogée du royaume de Juda, à l'âge du Fer récent, à l'époque du roi Josias.
« Première partie : l'historicité de la Bible »
- Cette section concerne le contenu des pages 39 à 174. Les titres entre guillemets sont ceux des auteurs.
« En quête des Patriarches »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 41 à 63 et de l'annexe qui s'y rapporte, pages 361 à 367.
Pour William F. Albright,
- « dans l'ensemble, ce que dépeint la Genèse est historique et rien ne nous permet de douter de l'exactitude globale de ses détails biographiques » (p. 48).
Un calcul d'après la Bible conduit à situer vers -2100 le départ d'Abraham, originaire d'Ur en Mésopotamie méridionale, pour Canaan, où il aurait mené une vie pastorale, faisant paître ses troupeaux dans les sites de Sichem, Béthel, Beersheba et Hébron. Albright fait d'Abraham un marchand amorite venu, du nord, en Canaan, lors d'une migration amorite. Albright suppose cette migration massive et soudaine, détruisant l'urbanisation cananéenne qui caractérise la période du Bronze ancien. Cependant, il est maintenant établi que, dans la période du Bronze intermédiaire (-2100 à -1800), l'effondrement de l'urbanisation cananéenne ne fut pas brutal mais progressif, la plus grande partie de la population ne devenant pas nomade mais restant sédentaire dans des villages permanents. De plus, les sites de Sichem, Beersheba et Hébron ne contiennent aucun objet datant du Bronze intermédiaire. Devant ces contradictions, d'autres tentatives placent les Patriarches plus tardivement, au Bronze moyen, mais il devient alors incompréhensible que la Bible ne mentionne pas les puissantes cités-États (p. 363) que sont devenues Hazor et Megiddo, avec leurs palais et leurs temples, ni les villes fortes de Béthel, Jérusalem et Sichem (cette dernière est mentionnée en tant que site, mais pas en tant que ville forte).
Pour les spécialistes de la critique textuelle, tels les biblistes Julius Wellhausen, à propos des documents "J" et "E", puis John Van Seters et Thomas Thomson, le récit des patriarches a été écrit tardivement, dans la période monarchique (-1000 à -700), voire plus tard (-600 à -500). C'est ce qui expliquerait la présence de nombreux anachronismes dans le récit, les plus connus étant les chameaux et les Philistins.
On sait que la Genèse mentionne de façon répétée les chameaux à l'époque des Patriarches, alors qu'il est solidement établi que le Dromadaire ne fut domestiqué qu'à la fin du second millénaire et ne fut employé comme bête de somme que bien après -1000. La caravane des chameaux de Joseph transporte de la Gomme adragante, du baume et du Laudanum, marchandises effectivement caractéristiques du commerce arabe, mais à l'époque -700 et -600 (voir ci-après, Entre guerre et survie). Quant aux Philistins, il est solidement établi, selon Ayelet Gilboa, qu'ils ne viennent en Canaan qu'à partir de -1200 . De plus, la cité de Gérar, présentée comme leur capitale dans le récit d'Isaac, n'est qu'une minuscule bourgade au Fer I, qui ne devient une ville forte que vers -700 sous les Assyriens. Le bibliste Martin Noth faisait remarquer que les activités de Jacob sont géographiquement liées, pour l'essentiel, à la partie nord de Canaan, celles d'Isaac à la partie sud, celles d'Abraham à Hébron entre les deux
La conclusion de Finkelstein et Silberman est que le texte "J" et le texte "D" sur les Patriarches ont tous deux été composés à Jérusalem vers -700, à une époque où le royaume du nord, Israël, n'était plus, et où Juda rêvait de formuler une préhistoire pieuse d'Israël dans laquelle Juda joue le rôle central.
« L'Exode a-t-il eu lieu? »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 65 à 89.
Selon Finkelstein et Silbermann, si les Patriarches ne sont pas des personnages historiques, on peut alors se demander si l'Exode tel qu'il est décrit dans la Bible correspond à un événement historique. À ce sujet, voir Données archéologiques sur l'Exode et Moïse.
Durant toute l'antiquité, des gens quittent Canaan pour venir s'installer dans le delta du Nil ( "La Bible dévoilée" p. 70). Comme dans le récit biblique, les aléas climatiques entraînent périodiquement des famines en Canaan alors que, comparativement, l'Égypte est un pays riche (fertilité due au Nil) et bien organisé (stockage du grain). Certains s'embauchent comme manoeuvres, d'autres sont commerçants, certains deviennent des dignitaires (soldats, prêtres), quelques uns sont prisonniers de guerre (non libres).
De -1670 à -1570, les Hyksôs ("rois étrangers", "La Bible dévoilée" p. 72) venus de Palestine, prennent le contrôle du nord de l'Égypte, fondant une dynastie de pharaons. Ils sont finalement expulsés en Canaan. Plusieurs points communs ont été relevés entre l'aventure des Hyksôs et celle des Hébreux du récit biblique de l'Exode (une population venue de Canaan, qui devient très puissante en Égypte où elle s'oppose avec succès aux soldats de Pharaon et finit par retourner en Canaan). Mais il n'est pas possible de voir les Hébreux dans la population des Hyksôs et pas une seule allusion pouvant se rattacher aux Hébreux ou à Israël n'apparaît dans les nombreux documents concernant les Hyksôs, tant en Égypte qu'en Canaan.
Finkelstein et Silbermann soulignent qu'il n'existe aucune allusion épigraphique aux Hébreux ou à Israël dans les Lettres d'Amarna, pourtant extrêmement détaillées sur les populations présentes en Canaan. Selon les auteurs, la première mention d'Israël se trouve dans la Stèle de Mérenptah, désignant un groupe de gens en Canaan ( "La Bible dévoilée" p. 75), et il s'agit de la seule mention concernant les Hébreux ou Israël dans la littérature égyptienne tous types de littérature confondus.
La Stèle de Mérenptah, la mention dans la Bible de la ville de Ramsès, la mention dans Ex 14,2 du nom Migdol (forteresses du Nouvel Empire qui gardent la route entre l'Égypte et Canaan) ainsi que plusieurs autres indications ("La Bible dévoilée" p. 77) conduisent à accorder une attention particulière à l'époque de Ramsès II.
Or, selon Finkelstein et Silberman (voir "La Bible dévoilée" pp. 80-82) :
- « aucune trace de campement, aucun signe d'occupation, datant de Ramsès II ou de ses prédecesseurs, ou de ses successeurs immédiats, n'ont été trouvés nulle part dans le Sinaï. Et ce n'est pas faute de les avoir cherchés... Il n'existe pas la moindre évidence de ce type d'activité à l'époque attribuée à l'Exode, c'est-à-dire au XIIIe siècle av. J.-C.... Sur la longue liste de campements dans le désert, Kadesh-Barnéa et Éçyon-Gébèr sont les seuls qu'il soit possible d'identifier avec certitude. On n'y trouve aucune trace des Israélites en marche. »
Selon Donald B. Redford, les détails les plus évocateurs de l'Exode se rattachent au VIIe siècle (Pitom, par exemple, identifiée à Per-Atoum, a été bâtie par Nékao II vers -600), ce qui indiquerait que le récit a été écrit à cette époque. Vers -700 et -600, Kadesh-Barnea était habitée et comportait une forteresse, et Éçyon-Gébèr était un port florissant ("La Bible dévoilée" p. 86). À cette époque, enfin, le royaume de Juda considérait l'Égypte avec un mélange de respect, de crainte et d'aversion ( "La Bible dévoilée" p. 90), une alliée potentielle en cas d'invasion assyrienne par le nord, une rivale dans ses visées sur Israël. C'est en combattant Nékao II que Josias est tué.
« La conquête de Canaan »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 91 à 117 et de l'annexe qui s'y rapporte, pages 373 à 384.
Le récit biblique de la conquête de Canaan est lui aussi contredit par l'archéologie. Voir Données archéologiques sur la conquête de Canaan. Elle ne peut qu'être postérieure à l'époque des Lettres d'Amarna, qui ignorent Israël, et antérieure à la Stèle de Mérenptah qui le cite. Or la présence égyptienne en Canaan, avec les places fortes telles que Beth-Shéân par exemple, pleine de hiéroglyphes de Séthi Ier (-1294, -1279), Ramsès II (-1279, -1213) et Ramsès III (-1184, -1153), rend invraisemblable une conquête militaire en présence des garnisons qui surveillent le pays mais sont totalement absentes du récit ( "La Bible dévoilée" p. 98). Si cette conquête avait eu lieu, les militaires égyptiens s'en seraient sûrement aperçus. Or les abondantes archives égyptiennes n'en font nulle mention.
Selon Finkelstein et Silbermann, dans l'esprit de larchéologie biblique, William F. Albright vers 1930 puis Yigael Yadin vers 1950 découvrirent sur le terrain les preuves, irréfutables selon eux, du récit biblique qui guidait leur recherche, dans la destruction brutale de Béthel, Lakish et Hazor notamment, destructions qu'ils attribuèrent, dans l'euphorie générale, aux conquêtes de Josué (voir "La Bible dévoilée" p. 101).
Cependant, un trouble survint avec les fouilles de Jéricho, modeste bourgade sans trace d'occupation au XIIIe siècle, inhabitée depuis le XIVe siècle, sans murailles et sans traces de destruction violente. Les fouilles de Aï, menées de 1933 à 1935 par Judith Marquet-Krause selon les méthodes scientifiques de l'école française, puis confirmées vers 1960, menèrent au même résultat : la cité, imposante au Bronze moyen, était inhabitée au Bronze récent. Il en fut de même avec Gabaôn, Kephira, Béérot, Qiryat-Yéarim, Arad et Heshbôn. Quant aux destructions de Béthel, Lakish et Hazor, les indices suggérèrent finalement que leurs destructeurs n'étaient pas nécessairement Israélites (voir "La Bible dévoilée" p. 103).
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, après l'impasse de larchéologie biblique, ce sont les recherches archéologiques, cette fois, menées dans l'ensemble du bassin méditerranéen, qui mirent les scientifiques d'accord : les invasions des Peuples de la mer (voir "La Bible dévoilée" p. 107) ont signé dans l'ensemble de la région et pendant un siècle, l'effondrement du monde de l'âge du Bronze et le passage à l'âge du Fer. Voir Données archéologiques sur les Philistins.
Bien avant ces découvertes archéologiques, il faut noter que les biblistes de l'école allemande, Albrecht Alt et Martin Noth, avaient repéré dans la trame du livre de Josué un montage, dans la tradition étiologique, de légendes d'inspiration locale (voir "La Bible dévoilée" p. 112).
Par ailleurs, diverses théories (voir "La Bible dévoilée" pp. 373-384) ont été proposées pour tenter de concilier une interprétation historique du récit biblique avec la réalité constatée sur le terrain (théorie de l'infiltration pacifique, théorie de la révolte paysanne) mais il s'agit de constructions intellectuelles (d'hypothèses), et non pas d'une synthèse des données archéologiques. Pour les besoins de la théorie, certaines données sont même contredites.
- Dans sa théorie de l'infiltration pacifique, Albrecht Alt assimile les Israélites aux Shasou, qui sont pourtant des Bédouins (voir "La Bible dévoilée" p. 376).
- Dans la théorie de la révolte paysanne, le bibliste Georges Mendelhal attribue aux Apirou, sans l'ombre d'une preuve, le culte de YHWH censé leur fournir une idéologie commune qui les unifie et leur permet de soulever les paysans dans une révolte contre l'ordre social établi. Selon cette théorie, reprise par le sociologue Norman Gottwald (voir "La Bible dévoilée" p. 127), la conquête israélite est accomplie lorsqu'un nombre important de paysans cananéens ont renversé leurs maîtres et seigneurs des cités pour devenir la communauté des Israélites. L'archéologue William G. Dever a repris la théorie de la révolte paysanne, en attribuant l'occupation des hautes terres à deux innovations technologiques : la capacité de creuser des citernes dans le roc et la capacité de les enduire. Malheureusement, selon Finkelstein et Silberman, ces deux technologies étaient déjà connues et employées bien longtemps avant l'émergence de l'Israël primitif. De plus, il est établi que les premières installations israélites sur les hauts plateaux, à partir de -1200, sont le fruit de nomades qui se sédentarisent et non de paysans révoltés qui se regroupent. Enfin, les éléments de poteries présentés par William G. Dever pour appuyer ses arguments ne proviennent pas des premières installations, comme il le pensait, mais de sites correspondant à la seconde phase d'occupation des hautes terres (voir "La Bible dévoilée" p. 383) : ces poteries n'indiquent donc rien quant au démarrage du processus. Ces nouvelles données contredisent clairement la théorie de la révolte paysanne, dont le succès auprès d'un certain public tient moins à la solidité de ses bases qu'à l'idéologie qu'elle véhicule, selon Finkelstein et Silberman : celle d'un monde ébranlé par la propagation de cette foi nouvelle (voir "La Bible dévoilée" p. 381).
Pour Finkelstein et Silberman, la trace de l'idéologie du Deutéronome, très présente dans le livre de Josué, indique, là encore, l'époque du roi Josias comme celle de la rédaction du récit (voir "La Bible dévoilée" p. 114).
« Qui étaient les Israélites? »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 119 à 147.
Selon Finkelstein et Silbermann, les fouilles locales, dans les cités, ne donnaient aucune trace des premiers Israélites. Une technique nouvelle, la prospection régionale de surface, sur l'ensemble des hautes terres de l'actuelle Cisjordanie, est entreprise timidement à partir de 1967, puis à grande échelle vers 1990. C'est cette technique statistique, consistant à ramasser systématiquement les moindres traces de vie, à les dater et à cartographier l'ensemble des traces par dates, qui va permettre de localiser les habitats des premiers Israélites. Environ 250 communautés sont localisées sur les hauteurs, abritant pour la plupart une cinquantaine d'adultes et autant d'enfants, quelques centaines d'individus pour les plus gros, environ 45000 habitants au total vers -1000, les toutes premières installations commençant peu avant -1200. Le plan de l'habitat est ovale, autour d'une grande cour intérieure, entourée de pièces rectangulaires en pierres sèches, sur le modèle des campements de tentes des Bédouins. Toujours selon Finkelstein et Silbermann, l'étude détaillée d'un de ces gros sites du Fer I, Izbet Sartah, situé dans une zone fertile, a été faite par Baruch Rosen, spécialiste de l'agriculture et de la nutrition dans l'antiquité. Le matériel archéologique trouvé indique une centaine d'habitants, 350 hectares de terres dont la moitié cultivées et le reste en pâture, une production annuelle maximum de 53 tonnes de blé et 21 tonnes d'orge, quarante boeuf de labours et un troupeau de 300 chèvres et moutons (voir "La Bible dévoilée" p. 134).
Il s'agit de pasteurs nomades qui se sédentarisent progressivement, dans les régions peu accessibles, tout d'abord à proximité du désert pour la plupart, puis plus à l'ouest ensuite. Trois vagues d'implantations ont été identifiées (voir "La Bible dévoilée", tableau p. 138), les deux premières au Bronze ancien puis au Bronze moyen, chaque fois abandonnées (retour au nomadisme), la troisième au Fer I étant celle des premiers Israélites (250 sites), renforcée au Fer II (500 sites). C'est dans cette troisième vague que, contrairement aux deux précédentes, les os de porc sont totalement absents des déchets de nourriture : les premiers Israélites ne mangeaient pas de porc. Cette coutume leur est propre car, à la même époque, les Philistins font une abondante consommation de porc (voir "La Bible dévoilée" p. 144).
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, l'archéologue Amihai Mazar, de l'Université hébraïque de Jérusalem, a trouvé dans l'un de ces villages du nord un petit taureau de bronze, figurine probable d'un culte cananéen de Baal. Ces villages ne sont pas fortifiés, aucune préoccupation guerrière n'y est relevée, les habitants y mènent une vie pastorale paisible. La réalité telle que nous la révèle l'archéologie est donc fort éloignée des récits du Livre des Juges, avec ses conflits des Israélites contre les Philistins, les Moabites, les Médianites et les Amorites. Les biblistes rattachent ces récits à l'histoire deutéronomique, ce qui indique, selon Finkelstein et Silberman, le roi Josias comme époque de leur rédaction (voir "La Bible dévoilée" p. 146).
« Souvenirs d'un âge d'or? »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 149 à 174 et de l'annexe qui s'y rapporte, pages 385 à 389.
Finkelstein et Silberman le notent :
- « Pendant des siècles, dans le monde entier, tous les lecteurs de la Bible ont partagé une vision identique des règnes de David et de Salomon, comme une sorte d'âge d'or de l'histoire d'Israël. Jusqu'à récemment, nombre de savants estimaient que la monarchie unifiée était la première période biblique que l'on pouvait considérer comme authentiquement historique. »
Selon les auteurs, cependant, ni David ni Salomon ne figurent dans aucun texte égyptien ou mésopotamien (voir Données archéologiques sur les Philistins) et Jérusalem ne contient pas le moindre vestige des constructions de Salomon (voir Données archéologiques sur David et Salomon).
La Stèle de Tel Dan, écrite en araméen, fait référence à la maison de David. Elle prouve qu'il a bien existé un roi David et deux royaumes, celui d'Israël au nord et celui de la maison de David au sud (voir "La Bible dévoilée" p. 155).
Toujours selon les auteurs, guidés par la lecture de la Bible, les archéologues de larchéologie biblique attribuèrent chaque débris de poteries philistines aux vaillants exploits de David. C'est ainsi que l'archéologue Benjamin Mazar, trouvant à Tel Qasile une ville philistine ignorée par la Bible, mais portant des traces de destruction par le feu, la rajouta sans hésiter, mais sans la moindre preuve, à la liste des cités philistines rasées par David (voir "La Bible dévoilée" p. 162). Les grands bâtiments trouvés à Megiddo entre 1920 et 1930 furent d'emblée attribués à Salomon, entre autres les écuries, forcément de Salomon puisque la Bible parlait des écuries de Salomon (voir "La Bible dévoilée" p. 163). Yigael Yadin exhuma à Hazor une porte monumentale dite à triple tenailles, du même type que celle trouvée à Megiddo 20 ans plus tôt, et constata que les dessins des fouilles de Gézer comportaient eux aussi le même type de portes. Yadin affirma donc qu'un architecte de Salomon à Jérusalem était l'auteur de ce plan, dupliqué dans les villes de provinces (voir "La Bible dévoilée" p. 165). Fouillant à Megiddo à l'est de la porte, il découvrit sous l'écurie de Salomon un extraordinaire palais en pierre de taille, qui fut, lui aussi, attribué à Salomon, ainsi qu'un second palais du même type découvert peu avant. L'écurie, forcément postérieure, ne pouvant plus être attribuée à Salomon, Yadin l'attribua à Achab, roi d'Israël (voir "La Bible dévoilée" p. 167).
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, cependant, comme pour la conquête de Canaan, cette belle théorie construite dans l'enthousiasme s'effondra à mesure que les analyses se firent plus fines et les datations plus précises. Il apparut que les poteries philistines avaient continué à être fabriquées bien après la mort de David, si bien l'emploi de leurs débris comme technique de datation avait conduit à des erreurs (estimations trop anciennes de certaines dates). Le progrès des datations au carbone 14 permet depuis peu d'obtenir de datations fiables et précises (voir Méthodes scientifiques de l'archéologie), qui montrent en particulier que les palais de Megiddo ont été construit plusieurs décennies après la mort de Salomon et les fameuses écuries encore bien plus tard (voir "La Bible dévoilée" p. 169).
Mais, pour les auteurs, le doute principal sur l'ampleur du royaume de David et de celui de Salomon provient de l'étude de la partie sud, qui contient Jérusalem, la capitale. La forte disparité géographique entre le nord des hautes terres, bien arrosé et fertile, et le sud, très sec et arride, se retrouve dans la démographie. Sur 45000 Israélites pour l'ensemble des hautes terres en -1000, 90% sont dans la partie nord, 5000 seulement dans la partie sud (voir "La Bible dévoilée" p. 171). L'habitat dans la partie sud est donc très clairsemé. Finkelstein et Silbermann le soulignent : ainsi que le montrent les travaux de David Ussishkin (voir "La Bible dévoilée" p. 160), la Jérusalem de Salomon, comme celle de David, n'a rien d'une grande cité : c'est un village typique des hautes terres. David et Salomon n'ont, selon Finkelstein et Silberman, gouverné aucun empire et il est logique qu'ils n'aient laissé aucune trace de leur existence, ni dans les document égyptien, ni dans les documents mésopotamiens.
C'est seulement au VIIe siècle que Jérusalem devient une grande cité, entretenant un commerce de luxe avec les pays lointains, une capitale alphabétisée. La monarchie unifiée, telle qu'elle est décrite dans la Bible, ne représente pas la réalité du Xe siècle : la Jérusalem biblique symbolise, en fait, la capitale de Josias, et la monarchie unifiée constitue le projet politique dont rêve le roi Josias (voir "La Bible dévoilée" p. 173).
« Deuxième partie : l'émergence et la chute de l'ancien Israël »
- Cette section concerne le contenu des pages 175 à 260. Les titres entre guillemets sont ceux des auteurs.
« Un seul État, une seule nation, un seul peuple? »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 177 à 197 (période env. -930 à -720).
Selon Finkelstein et Silbermann, jusque vers 1980, la vision d'un royaume unifié, puissamment centralisé, avec les grandes constructions de Salomon, vision reprise de la Bible, fut largement acceptée par les archéologues et les historiens. Dans cette logique, l'éclatement entre Israël et Juda donnait naissance à deux États, jumeaux pensait-on, supposés eux aussi pleinement organisés administrativement, juridiquement et militairement.
Toujours selon les auteurs, ce n'est qu'après les premières prospections de fond des habitats des hauts plateaux que fut constaté le contraste entre la zone nord et la zone sud, contraste climatique duquel découlait, dès la première vague d'implantations à l'âge du Bronze ancien, un contraste du potentiel économique fortement marqué. Le mode d'habitat du nord, autour de Sichem, est alors dense, avec une agriculture sédentaire. Celui du sud, autour de Jérusalem, est pauvre et sans constructions permanentes (voir "La Bible dévoilée" p. 182). On retrouve ce contraste dans la deuxième vague, au Bronze moyen, Sichem étant le centre principal et Jérusalem étant alors puissamment fortifiée. Au Bronze récent, les Lettres d'Amarna nous montrent en détail cette rivalité entre Sichem (ou règne Labayou) et Jérusalem (ou règne Abdi-Héba), les vallées et la plaine littorale étant organisées en cités-États de territoires réduits mais fortement peuplés (voir "La Bible dévoilée" p. 184). À l'époque de David et Salomon, l'archéologie nous montre Juda encore économiquement marginal, tandis qu'Israël prospérait, développant la culture spécialisée de l'olive et du raisin, la technique de fabrication de l'huile et du vin et une économie marchande avec transport et commerce (voir "La Bible dévoilée" p. 187). Vers -900, Israël porte déjà les germes d'un État pleinement constitué, avec des centres administratifs fortifiés et des palais en pierres de taille, à Megiddo, Jezréel et Samarie. Voir Données archéologiques sur Omri et les Omrides. Jérusalem, par contraste, n'est vraiment urbanisée qu'un peu avant -700, l'industrialisation de la production ne commençant qu'après cette date.
Israël et Juda ont en commun le culte de YHWH, mais aussi d'autres dieux, leurs dialectes hébraïques sont proches et, à partir de -800, ils utiliseront le même alphabet.
Sur les basses terres, les Philistins consolidèrent leur implantation sur le littoral méridional (cité de Gat, sur les terres de Gaza) et les Phéniciens s'installèrent dans les ports maritimes du Nord. Les Cananéens des basses terres recommencèrent à prospérer dans les cités-États, Megiddo par exemple, prospérité qui dura jusque vers -900. Voir Données archéologiques sur les Philistins.
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, sur un mur du temple d'Amon-Rê à Karnak se trouve relatée la campagne militaire de Shéshonq Ier en Canaan. Elle n'est pas, malheureusement, datée précisément par l'archéologie, mais elle a eu lieu entre -950 et -800. Les villes cananéennes du nord, Rehov, Beth-Shéân, Megiddo, la vallée de Jezréel sont attaquées. La liste de Karnak comporte 150 noms de villes et villages, dont quelques villages israélites des hautes terres, au nord de Jérusalem, La destruction des cités-États cananéennes laissa le champ libre aux populations Israélites du royaume du Nord pour s'étendre.
Pour Finkelstein et Silbermann, le Premier livre des Rois (1 R 14,25-26) relate l'épisode à sa façon :
- « La cinquième année du roi Roboam, le roi d'Égypte, Shéshonq, marcha contre Jérusalem. Il se fit livrer les trésors du Temple de Yahvé et ceux du palais royal, absolument tout, jusqu'à tous les boucliers d'or qu'avait faits Salomon ».
Finkelstein et Silbermann le soulignent : il est à noter que Jérusalem ne figure pas parmi les 150 noms de la liste de Karnak et que l'objectif de Shéshonq Ier était des cités-État cananéennes, ainsi que quelques villages israélites des hautes terres situés au nord de Jérusalem : le petit village de montagne situé sur le promontoire de la Cité de David ne faisait pas partie de ses objectifs. Voir Données archéologiques sur les Philistins. Le récit biblique fournit une date pour cette expédition, -926, mais utiliser cette date pour recaler le carbone 14 constitue un abus méthodologique.
« Israël, le premier royaume tombé dans l'oubli »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 199 à 227 (période -884 à -84).
Selon Finkelstein et Silbermann, la dynastie des Omrides (-884 à -842) est particulièrement détestée dans la Bible, accusée des pires turpitudes et accablée du plus profond mépris. Les royaumes voisins, Aram, Moab et Assyrie, nous fournissent des sources historiques par leurs archives et par trois stèles: la Stèle de Tel Dan (en araméen, dans laquelle le roi de Damas, probablement Hazaël, se vante d'avoir tué [Jo]ram fils d’[Achab] roi d’Israël), la Stèle de Mésha (en moabite, dialecte cananéen très proche de l'hébreu, vantant la victoire de Mésha, roi de Moab, sur Omri et son fils Achab et l'Obélisque noir (longue inscription en caractères cunéiformes, vantant la victoire de Salmanazar III, roi d'Assyrie, sur une coalition réunissant Damas, 1200 chars, 1200 cavaliers et 20 000 guerriers, et le roi Achab, 2000 chars et 10 000 guerriers). Nous apprenons qu'Israël règne désormais sur un territoire qui déborde très largement les hautes terres et les vallées centrales, s'approchant de Damas et incluant le Jourdain ainsi qu'une partie de Moab. Outre les Israélites sur les hautes terres, la population d'Israël comporte donc désormais toute une population cananéenne dans les plaines du nord, la vallée du Jourdain et la vallée de Jezréel. Les archives assyriennes nous apprennent aussi que Samarie est la capitale fondée par Omri, puisque le royaume y est désigné comme la maison d'Omri. Voir Données archéologiques sur Omri et les Omrides.
Pour les auteurs, le magnifique palais de Samarie, en pierre parfaitement taillée, le plus beau et le plus grand jamais découvert en Israël (2500 mètres carrés), décoré de chapiteaux sculptés annonçant le style grec éolique, nous donne la mesure de la puissance du royaume. Tout le sommet de la colline a été déblayé pour former une plate-forme rectangulaire de 3 hectares, ceinturée par un mur à casemates atteignant par endroits 7 mètres de haut. En 1990, David Ussishkin, de l'Université de Tel-Aviv, a fouillé à Jezréel une grande esplanade bâtie exactement sur le même modèle, datée des Omrides et détruite peu après sa construction. Son temps très court d'occupation permet d'utiliser les styles des poteries qui y ont été trouvées pour dater d'autres sites. Or, dans les deux grands palais en pierre taillée de Megiddo, des poteries du même style ont été retrouvées. De plus, l'archéologue Norma Franklin, membre de l'équipe de fouilles de Megiddo, a identifié des signatures de tailleurs de pierres qui sont identiques à Megiddo et à Samarie, indiquant que les même maçons, sous les Omrides, ont construit ces édifices.
Finkelstein et Silberman font remarquer (voir "La Bible dévoilée" p. 224) que cette réussite évidente du royaume du Nord ne peut se concevoir qu'avec une intégration harmonieuse de la composante cananéenne de la population, nombreuse et active à Jezréel notamment (la population totale d'Israël est alors évaluée à 350000 habitants). Ils soulignent l'ouverture culturelle sur la Phénicie, dont on trouve régulièrement des poteries, et dont 200 plaques d'ivoire finement ciselé (voir "La Bible dévoilée" p. 246) ont été mises au jour dans le palais de Samarie.
Finkelstein et Silbermann notent que les noms des personnages et des lieux du récit biblique sont bien, ici, historiques. Ils estiment enfin que ce que déteste le plus la Bible c'est précisément la réussite des Omrides (voir "La Bible dévoilée" p. 226) : le récit biblique s'approprie les réalisations des Omrides en les attribuant à Salomon.
« À l'ombre de l'Empire »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 229 à 260 (période -842 à -720).
Selon Finkelstein et Silbermann, pendant 120 ans, les successeurs des Omrides poursuivent le développement d'un pays à l'administration centralisée, avec un mode de production industriel et un commerce d'exportation florissant. Le pays est soumis à des attaques du roi d'Aram, Hazaël, ravageant Tel Rehov, Beth-Shéan, Megiddo et Jezréel. Damas occupe la région de Dan et d'Hazor pendant une courte période, laissant diverses inscriptions et constructions (p. 238). Mais l'Assyrie soumet Aram : Israël se trouve ainsi libéré (voir "La Bible dévoilée" p. 239).
À Samarie on a retrouvé 350 tessons de poteries avec une inscription en hébreu (voir "La Bible dévoilée" p. 241), datant du règne de Jéroboam II (-788 à -747), inscription qui est l'indication de provenance des jarres standardisées d'huile d'olive et de vin. À Megiddo, toujours sous Jéroboam II, un système hydraulique souterrain est aménagé, avec une galerie de 70 mètres percée à 25 mètres de profondeur, qui mène à une grotte et assure l'alimentation en eau potable en cas de siège (voir "La Bible dévoilée", croquis p. 215, note p. 220, tableau p. 253). La relation plus ou moins de vassalité entretenue avec l'Assyrie permet le développement d'un commerce très actif (huile d'olive, vin, probablement chevaux) avec ce qui constitue la plus grande puissance régionale, tant économique que militaire. La prospérité d'Israël atteint son point culminant.
Toujours selon les auteurs, les successeurs de Jéroboam II prennent leurs distances avec l'Assyrie, sans mesurer l'inégalité du rapport des forces. L'Assyrie, après s'être emparée de Damas, envahit Israël, détruisant les cités de Hazor, de Dan et de Beth-Shéan (voir "La Bible dévoilée" p. 251). Les habitations de Megiddo sont incendiées, mais les deux palais et les écuries sont conservés pour faire de Megiddo un grand centre régional assyrien. Après un dernier complot israélien contre l'Assyrie, Salmanazar V lance une campagne de liquidation, Israël est démantelé, le cinquième de sa population est exilé à Babylone et des colons assyriens s'installent à leur place. En 722, quand Sargon II arrive au pouvoir, il ne reste plus rien du royaume du Nord (voir "La Bible dévoilée" p. 254).
Dans le récit biblique, la disparition d'Israël est présentée comme la sanction divine des dépravations du pays (voir "La Bible dévoilée" p. 259).
« Troisième partie : Juda et la création de l'histoire biblique »
- Cette section concerne le contenu des pages 261 à 353. Les titres entre guillemets sont ceux des auteurs.
« La transformation de Juda »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 261 à 353.
Ce chapitre le montre (voir "La Bible dévoilée" p. 263) :
- « c'est précisément la chute d'Israël qui va permettre à Juda de se transformer en un État pleinement constitué, doté d'un clergé professionnel et de scribes instruits, seuls capables d'entreprendre une telle tâche. ».
La population de Juda grossit considérablement. Toujours selon les auteurs, l'archéologue israélien Magen Broshi montre, par des fouilles effectuées ces dernières décennies, que Jérusalem connaît une explosion démographique, débordant l'ancienne corniche de la Cité de David (6 hectares) pour couvrir la colline occidentale dans sa totalité (75 hectares, carte p. 279), ceinturée par un impressionnant rempart. La croissance se lit par la position des tombes et leur datation : comme on enterrait les morts à l'extérieur de la villes, les tombes en dessinent le contour. Des fermes s'installent partout dans l'arrière pays, Lakish devient un centre administratif majeur protégé par une muraille formidable, la vallée de Beersheba connaît la même expansion et la population de Juda passe de 10 000 à 120 000 habitants. La production d'huile d'olive et de vin atteint d'un coup un stade industriel, des inscriptions apparaissent, ainsi que de nombreux ostraca administratifs (voir "La Bible dévoilée" p. 280). L'accroissement démographique profite de l'afflux massif de réfugiés venus du défunt royaume du Nord, et l'économie d'un fructueux commerce avec l'Empire assyrien.
Dans le même temps, sous Ézéchias, une école de pensée religieuse se développe et entreprend de faire disparaître, au profit du seul culte de YHWH, les divers cultes des campagnes (Baal, cultes de fertilité, cultes des ancêtres, voir "La Bible dévoilée" p. 281).
« Entre guerre et survie »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 287 à 311 (période -705 à -639).
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, après la mort de Sargon II (-705), Ézéchias pense pouvoir s'affranchir, avec l'appui de l'Égypte, de la tutelle de l'Assyrie. C'est une désastreuse erreur dans l'évaluation du rapport de force, car Sennachérib, parvenu au pouvoir (-701), va lever une gigantesque armée.
Ézéchias, afin de préparer Jérusalem à un siège, fait percer un tunnel de 512 mètres pour amener, par une dénivellation de 30 centimètres, l'eau de la source de Gihon dans une citerne située à l'intérieur des remparts de la ville. Il y est fait allusion dans la Bible (2 R 20,20). La réalisation représente un tour de force technologique car le tunnel, de forme en S très marquée (voir "La Bible dévoilée", carte p. 279), a été percé par les deux bouts. Une plaque commémorative est gravée à l'endroit où les deux équipes se sont rejointes (voir "La Bible dévoilée" p. 292).
Sennachérib assiège la principale forteresse de Juda, Lakish. Il s'en empare et dévaste la région afin de réduire ses capacités économiques à néant. Il illustre sa victoire, à Ninive, sur un bas-relief de 20 m de long et 3 m de haut, dans lequel la topographie est décrite avec exactitude (voir "La Bible dévoilée", illustration p. 297). David Ussishkin, lors de fouilles menées en 1970, a retrouvé la rampe d'attaque assyrienne et la contre-rampe de défense. Ézéchias se soumet, paie un lourd tribut à l'Assyrie, qui épargne Jérusalem, mais de nombreux Judéens sont déportés en Assyrie et les meilleures terres céréalières de l'ouest, une partie de la Shefelah, sont données par Sennachérib aux cités-État philistines.
Manassé, le successeur d'Ézéchias, restaure un Juda prospère, vassal soumis, qui sert de tampon à l'Assyrie contre l'Égypte (voir "La Bible dévoilée" p. 301). La superficie bâtie dans la région de Beersheba, donc la population, est multipliée par 10 entre -800 et -700. Juda est intégré au système d'échange économique de l'Assyrie et pratique aussi le commerce des produits de luxe et de l'encens avec l'Arabie, exportant dans ce pays l'huile d'olive (p. 303). Trois ostraca en arabe méridional gravés sur des vases typiquement judéens ont été trouvés dans la Cité de David, prouvant qu'une population arabe s'est installée. Les grandes voies de communication relient la Shefelah occidentale, centre de production d'huile d'olive le plus important de tout l'antique Proche-Orient (les olives provenaient des collines des hautes terres), à l'Assyrie, à la Phénicie, à l'Égypte et à l'Arabie, via Gaza, que l'Assyrie considère comme son poste de douane sur les pistes du désert (voir "La Bible dévoilée" p. 304). Sur un site proche de Gaza ont été retrouvés de nombreux ossements de chameaux et de dromadaires, tous adultes, servant, selon l'archéo-zoologue Paula Wapnich, aux transports des caravaniers au VIIe siècle.
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, la Bible dresse d'Ézéchias un portait flatteur. Elle reste discrète sur son erreur, mais le loue d'avoir sauvé Jérusalem. Elle est très critique envers Manassé, accusé de rétablir toutes les abominations du passé. C'est Josias, le roi le plus pieux de l'histoire de Juda selon la Bible, qui va arriver au pouvoir (voir "La Bible dévoilée" p. 310).
« La grande réforme »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 312 à 334 (-639 à -586).
Toujours selon les auteurs, en Égypte, Psammétique Ier établit sa capitale à Saïs dans le delta, repousse l'Assyrie et, en -656, rétablit son contrôle sur la quasi-totalité des territoires du Levant, jusqu'à la Phénicie. Il contrôle ainsi les richesses agricoles et les voies de communication. Le pouvoir assyrien décline, déchiré par une guerre civile en -623. L'effondrement de l'Assyrie laisse le champ libre à Juda qui rêve de récupérer les hautes terres du Nord, de centraliser le culte à Jérusalem et d'établir un grand État panisraélite.
Josias a 8 ans quand il arrive sur le trône en -639. Le mouvement religieux qui va donner le Deutéronome a débuté sous Ézéchias. C'est le contexte politique, favorable, qui va lui permettre de prendre toute son ampleur.
Selon Finkelstein et Silberman :
- « Alors, pour débarrasser le culte de YHWH des scories qui l'encombraient, Josias initie la réforme la plus radicale et la plus puritaine de l'histoire de Juda. Il s'en prend en premier aux rites idolâtres pratiqués à l'intérieur même du Temple de Jérusalem (2 R 23,4-7)... Il démolit les sanctuaires qui étaient dédiés aux culte étrangers... Il met également fin aux cultes rendus par les prêtres ruraux... Il institue les grandes fêtes religieuses nationales... ».
Toujours pour Finkelstein et Silberman, selon la Bible, on retrouva alors le livre de la Loi, celui que Dieu avait remis à Moïse dans le Sinaï, et ce livre servit de modèle à la rédaction du Deutéronome et à tout ce que Josias promulgue, à Jérusalem, en -622 (voir "La Bible dévoilée" p. 318).
Selon Finkelstein et Silberman, le projet politique du grand combat panisraélite fut préparé par la rédaction de l'histoire deutéronomique et d'une partie du Pentateuque, combinant les variantes régionales des récits des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, soulignant la domination de Juda sur Israël, situant le récit de la conquête de Canaan dans des lieux précis, frappant d'exclusion les Cananéens, c'est-à-dire les habitants non Israélites, et prohibant strictement le mariage des Israélites avec les femmes étrangères, de peur, selon le texte biblique, qu'elles n'induisent leurs époux à l'idolâtrie.
Les deux auteurs ajoutent (voir "La Bible dévoilée" p. 322) :
- « On ignore si quelque version antérieure de l'histoire d'Israël avait été composée à l'époque d'Ézéchias, ou par des factions dissidentes, sous le long règne de Manassé, ou si l'ensemble de l'épopée fut entièrement composée durant le règne de Josias. Cependant, il est clair que de nombreux personnages décrits par l'histoire deutéronomique—tels que les très pieux Josué, David et Ézéchias, et les apostats Achaz et Manassé— sont présentés comme des miroirs, en positif ou en négatif, de Josias. De ce point de vue, l'histoire deutéronomique n'a rien d'historique, dans le sens moderne du terme. Sa composition répondait à un double besoin, idéologique et théologique. »
À propos de l'histoire deutéronomique, Finkelstein et Silberman, accusés un peu vite de tout ramener à Josias, précisent dans leur second ouvrage Les rois sacrés de la Bible, p. 20 :
- « Issue d'un montage réalisé à partir de diverses sources antérieures, elle ne résulte pas d'une oeuvre originale, rédigée par un individu ou un groupe d'auteurs vivant à la même époque. »
Toujours selon "La Bible dévoilée", le Livre du Deutéronome contient aussi des codes éthiques et des clauses en faveur du bien-être social (voir "La Bible dévoilée" p. 323). « Ses lois expriment un souci nouveau en faveur des faibles et des indigents. » La réclamation d'un travailleur à l'officier qui l'emploie a été retrouvée sur un ostracon, dans une forteresse datée peu avant -600, preuve que la réforme est effectivement mise en pratique (voir "La Bible dévoilée" p. 325). L'archéologie nous montre aussi que les symboles d'autres cultes que portaient les sceaux officiels disparaissent à la même date, à la fin du VIIe siècle (voir "La Bible dévoilée" p. 326). Le terrain montre enfin (ostraca), sous Josias, la généralisation de l'alphabétisation, certainement favorisée par les écrits et les prêches (voir "La Bible dévoilée" p. 323).
Psammétique Ier, sentant les intérêts égyptiens en Asie menacés par la pression de Babylone, vole au secours de Ninive en -616, mais la capitale assyrienne tombe en -612. Nékao II, le successeur de Psammétique Ier, décide de mettre campagne sur le nord et s'empare de Megiddo. À l'occasion de la bataille de Megiddo, Josias est tué. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas établies, ni la raison précise de l'attaque égyptienne.
Selon les auteurs, les ambitions deutéronomiques sont anéanties. La Bible donne un récit très précis des luttes d'influences qui se déroulent ensuite, impliquant l'Égypte et Babylone, récit complètement confirmé par des sources historiques indépendantes.
Nabuchodonosor, après avoir écrasé l'armée égyptienne à Karkemish en Syrie en -605, marche sur Jérusalem et s'en empare en -587. Les campagnes sont pillées, Arad et Lakish tombent, Jérusalem est incendiée (voir "La Bible dévoilée" p. 334) et détruite systématiquement (voir "La Bible dévoilée" p. 346). Le Temple est détruit, la population est emmenée captive à Babylone.
« L'exil et le retour »
- Ce paragraphe concerne le contenu des pages 335 à 353 (période -586 à -440).
Selon Finkelstein et Silbermann, au sujet de l'exil, il convient de distinguer les informations concernant les exilés de celles relatives à la vie de ceux qui sont restés. Au retour, Juda devient Yehoud, la Judée, nom araméen de la province au sein de l'Empire perse, et les Judéens deviendront les Yehoudim, les Juifs.
Avant l'invasion des Babyloniens (les Chaldéens dans la Bible), la population totale de Juda est estimée à 75 000, dont 15 000 à Jérusalem et 15 000 sur les terres agricoles autour de la capitale. À partir des sources bibliques, il semble raisonnable de penser que le total des exilés n'excédait pas 15 000 à 20 000. Trois Judéens sur quatre, environ, sont donc restés au pays (voir "La Bible dévoilée" p. 346). À Jérusalem, une activité reprend sur le promontoire de la Cité de David, mais la colline occidentale, entièrement brûlée, n'est pas réoccupée. L'occupation continue cependant au sud et au nord, en particulier à Miçpa (13km au nord de la ville, près de Ramallah). Oded Lipschits, de l'Université de Tel-Aviv, a montré par des fouilles que Miçpa n'avait pas été détruite et était devenue le centre régional le plus important au VIe siècle. Une activité persiste aussi à Béthel et Gabaôn, ainsi que vers Bethléem.
Toujours selon les auteurs, en -539, l'Empire babylonien tombe aux mains des Perses. La satrapie perse Au-delà du fleuve (à l'ouest de l'Euphrate) comporte, selon l'historien Hérodote, la Palestine, la Syrie, la Phénicie et Chypre (voir "La Bible dévoilée" p. 401). Yehoud en est une province. L'édit de Cyrus, en -538, marque le début du retour. L'estimation faite à partir des sources Esdras 2 et Jérémie 7, environ 50 000 personnes de retour, est manifestement très exagérée car l'archéologie conduit à estimer à 30 000 habitants la population totale de Yehoud en -500 et -400, sur un territoire bien plus petit que celui de Juda avant l'invasion babylonienne. La province perse de Yehoud est notamment amputée d'Hébron, de Beersheba et d'une grande partie de la Shefalah (voir "La Bible dévoilée" p. 399, carte p. 348). L'étendue de Yehoud est confirmée, par l'archéologie, à partir de la cartographie de plusieurs centaines de sceaux et poteries de la période perse comportant en araméen le mot Yehoud (voir "La Bible dévoilée" p. 402).
Cyrus II, puis son fils Cambyse, encouragent le retour des exilés et laissent une large autonomie aux élites locales (sans implanter d'immigrés non israélites). Ces élites, imprégnées des idées deutéronomiques, d'un statut social et économique élevé, proviennent de la communauté des exilés. Yehoud constitue probablement, dans la politique de Cyrus et Cambyse, un tampon entre la Perse et l'Égypte. Yehoud est désormais gouverné, politiquement, par des hauts-commissaires désignés par l'autorité perse et, religieusement, par les prêtres. Il s'agit d'un changement crucial puisque toute trace de la monarchie davidique a disparu.
Toujours selon Finkelstein et Silbermann, pour le bibliste Frank Moore Cross, l'histoire deutéronomique comporte 2 versions : la version (Dtr1) datant de Josias, la version (Dtr2) étant postexilique (voir "La Bible dévoilée" p. 341). La seconde version a pour tâche de conter la suite de l'histoire depuis la mort de Josias et d'expliquer, théologiquement, pourquoi l'histoire du pieux Josias s'était conclue de cette façon sanglante. La responsabilité en fut attribuée à l'abominable Manassé, Josias ayant retardé le mieux possible l'inévitable sanction (voir "La Bible dévoilée" p. 344).
Toujours pour les auteurs, selon le livre d'Esdras (Esd 4,3), le Second Temple est reconstruit et la reconstruction par Zorobabel, lointain descendant de David, avec le grand prêtre Josué, s'achève en -516. Esdras, puis Néhémie, appliquent strictement la loi deutéronomique (voir Données archéologiques sur la communauté juive d'Éléphantine) et veillent, en particulier, à faire respecter l'interdiction faite aux Juifs d'épouser des femmes étrangères (voir "La Bible dévoilée" pp. 339-340). Préoccupés par les questions de pureté et d'assimilation, ils établissent une frontière claire entre le peuple juif et ses voisins.
L'élite cléricale au pouvoir, à Jérusalem, fournit très probablement la source "P", en grande partie postexilique, de la Bible (voir "La Bible dévoilée" p. 350). L'histoire du tombeau des Patriarches, dans la grotte d'Hébron, prend une résonance particulière avec la perte de la ville, sous l'occupation étrangère des Édomites (voir "La Bible dévoilée" p. 352). C'est aussi la source "P" qui situe l'origine d'Abraham à Ur, en Chaldée, lieu de savoir d'une très haute antiquité, mais aussi centre religieux important, à partir de -550, sous le roi Nabonide (voir "La Bible dévoilée" p. 353). Les textes insistent sur l'idée de la centralité de Juda et promeuvent sa supériorité sur ses voisins. Enfin, toujours à propos de l'influence de cette élite cléricale, on remarque que le récit biblique de l'Exode comporte une série de points communs avec la situation des rapatriés de Babylone (voir "La Bible dévoilée" p. 351) : un séjour très dur à l'étranger pendant lequel ils ont perdu leur liberté, la déroute militaire de ceux qui les gardaient captifs, leur retour en grand nombre, en traversant le désert, dans leur pays où, à cause de l'occupation étrangère, entourés de populations hostiles, ils ne retrouvent qu'une partie seulement de la Terre promise. Voir Données archéologiques sur l'Exode et Moïse.
« Épilogue » et « Bibliographie »
- Cette section concerne le contenu des pages qui terminent le livre. Les titres entre guillemets sont ceux des auteurs.
La province de Yehoud, en -332, passe des mains des Perses à celles d'Alexandre le Grand. Les grand prêtres dirigent la Judée. La Bible est traduite en grec (-300 à -200). Le récit de la conquête de Josué sert de ferment à la résistance contre l'occupant romain (-100). Voir Juifs de l'Égypte hellénistique et romaine. Le roi Hérode est le laquais des Romains. Le Second Temple est détruit en 70.
Pour Finkelstein et Silberman (voir "La Bible dévoilée" p. 358 et p. 359) :
- « Le pouvoir de la saga biblique repose sur le fait qu'elle est l'expression cohérente et irrésistible de thèmes éternels et fondamentaux : la libération d'un peuple, la résistance permanente à l'oppression, la quête de l'égalité sociale, etc. Elle exprime avec éloquence la sensation profonde de posséder une origine, des expériences et une destinée communes, nécessaires à la survie de toute communauté humaine. »
- « La plus grande contribution offerte par l'archéologie à une meilleure compréhension de la Bible est peut-être celle-ci : que des sociétés aussi réduites et isolées, relativement pauvres, comme l'étaient le royaume de Juda de la monarchie tardive et le Yehoud postexilique, ont été capables de produire les grandes lignes de cette épopée éternelle en un laps de temps aussi court. »
L'ouvrage se termine par une bibliographie comportant 262 références, classées par chapitres et réparties en 120 catégories thématiques. On trouvera, à la page Israël Finkelstein une liste de ses principales publications professionnelles (20 contributions).
Réception du livre dans les médias
La sortie du livre s'est accompagnée, dans les médias, d'une polémique dont Arte s'est fait l'écho.
Des recensions et critiques de La Bible dévoilée venues de divers milieux laïques ou religieux sont disponibles en ligne. Voir par exemple:
Dans certains cas, cette polémique prête au livre des thèses anti religieuses, anti israéliennes, voire anti juives. Dans les liens ci-dessus, on peut lire, par exemple :
- « Les tentatives pour essayer de nous déstabiliser ne sont pas nouvelles ; du Hollandais au Viennois en passant par un ouvrage récent (qui est même vendu dans les librairies juives !) tout a été fait pour nous démontrer scientifiquement que la Bible est erronée. » Les auteurs du livre sont qualifiés de « détracto-révisionnistes ». (Tiré de la source 4)
- « La publication du livre écrits [sic] par deux archéologues [sic] israéliens, Israël Finkelstein et Neil Asher Silbermann [sic], sous le titre prétentieux La Bible dévoilée et avec pour sous-titre plus exact "nouvelles révélations de l'archéologie", a été un événement médiatique. La raison est essentiellement politique : en effet, leur analyse montre que la prétention de l'État d'Israël à occuper l'espace du «Grand Israël» est sans fondement historique. » (Tiré de la source 5)
- « Le livre se lit comme un roman. » « Nos commentateurs oublient de tenir compte d’Osée 12, 14 : « Mais par un prophète, Yahvé fit monter Israël d’Égypte, et par un prophète, il fut gardé ». Nous avons ici une allusion claire à Moïse et à l’exode qui date des environs de 750 av. J.C. (Tiré de la source 3)
Toujours dans les liens ci-dessus, la valeur des données archéologiques est plusieurs fois mise en cause :
- « Est-il prudent, par exemple, de mettre directement en balance l'ensemble de la tradition patriarcale (Gn 12-50), construction puissamment et laborieusement élaborée au fil des siècles, avec les données archéologiques extraites des sites palestiniens ? A l'évidence, les indices qui mettent sur la trace du montage ne sont pas d'abord archéologiques, mais littéraires. On pourrait en dire autant de l'Exode, de la Conquête et, pour une large part, de la période des Juges. » (Tiré de la source 2)
- « Démonstration incomplète parce qu'il néglige l'examen critique du texte, démonstration construite sur un argument douteux, celui de la seule preuve archéologique, l'ouvrage n'en place pas moins le lecteur devant un panorama historique de l'ancien Israël qui diffère sensiblement de celui auquel nous avons été accoutumés. » (Tiré de la source 2)
Lorsque les médias abordent le contenu archéologique du livre, la controverse ne porte pas sur les données archéologiques, mais sur ce que les médias appellent des "théories", qui sont, plus exactement, des constructions spéculatives. À propos des théories dites "chronologie haute" ou "chronologie basse", le fait est que, indépendamment de toutes les théories, chaque date existe : il s'agit simplement de la déterminer et le problème est purement technique. Les désaccord véritables, entre scientifiques, portent sur certaines datations et, du fait des tout récents progrès sur les datations au Carbone 14, ces désaccords sont en rapide diminution (voir ci-dessous « Place d'Israël Finkelstein au sein de la communauté scientifique »). Sur le strict plan archéologique (d'après son auteur), une critique détaillée a été faite de La Bible dévoilée par , dans Who where the Early Israelites and where did they come from ?, paru en anglais en 2003, puis traduit sous le titre Aux origines d'Israël. Quand la Bible dit vrai, aux éditions Bayard en 2005. William G. Dever s'oppose à Finkelstein sur l'âge exact de la différenciation entre les populations cananéennes et les populations proto-israéliennes. Selon lui, la différence entre ces populations est d'ordre purement sociologique, les Cananéens étant les habitants des cités, administrés par les Égyptiens, tandis que les proto-israélites sont d'extraction paysanne. C'est la bonne organisation familiale des seconds, interprétée d'après les plans des habitations et vraisemblablement liée à l'alphabétisation et au respect d'interdits alimentaires (absence de porc dans les ossements animaux), et la décadence des premiers qui aurait permis l'éclosion des premiers royaumes d'Israël. Pour Dever, l'Exode est une transition culturelle et non une migration. Le livre contient une bibliographie très complète, en anglais, des travaux archéologiques sur les époques couvertes par la Bible.
La comparaison de l'ouvrage de William G. Dever avec "La Bible dévoilée" montre que les divergences se situent principalement au niveau de l'interprétation, et très peu sur les données archéologiques. William G. Dever est signataire de la contribution n° 25 dans , "Radiocarbon Dating and the Iron Age of the Southern Levant : The Bible and Archæology Today" (27 contributions, 448 pages), voir la notice sur la « Place d'Israël Finkelstein au sein de la communauté scientifique » dans l'encyclopédie, s.v. Israël Finkelstein.
Notes et références
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Liens internes
- Données archéologiques sur les premiers Israélites
- Données archéologiques sur David et Salomon
- Données archéologiques sur la conquête de Canaan
- Données archéologiques sur l'Exode et Moïse
- Données archéologiques sur les Philistins
- Shasou et Apirou dans les documents égyptiens
- Données archéologiques sur Omri et les Omrides
- Stèle de Mérenptah
- Stèle de Tel Dan
- Ancien Testament
- Israël Finkelstein
- Hypothèse documentaire
- Méthodes scientifiques de l'archéologie
et aussi
- Har Karkom
- Données archéologiques sur la communauté juive d'Éléphantine
- Juifs de l'Égypte hellénistique et romaine